CONNAITRE LA BVD POUR MIEUX S’EN PROTEGER
La BVD (Diarrhée Virale bovine) est une maladie virale très contagieuse affectant les bovins. Elle est très répandue sur le département des Pyrénées Atlantiques, mais également sur le territoire national. La présence du virus dans un cheptel est souvent synonyme de pertes économiques importantes. Pour l’instant considérée comme maladie non réglementée, la volonté française d’éradiquer la BVD est clairement affichée et va rapidement se mettre en place via un plan national.
COMMENT SE DEVELOPPE LA MALADIE ?
On distingue deux modes de transmission du virus :
UNE TRANSMISSION HORITZONTALE
Par contact direct, ou par proximité (moins de 5 mètres) entre un animal excréteur de virus et un animal sain. Le virus est présent dans les sécrétions (larmes, salive, sécrétions utérines, sperme, fécès, urine, lait). L’animal sensible peut être infecté par voies digestives, oculaires, respiratoires et génitales.
L’incubation dure quelques jours puis les animaux excrètent le virus pendant une période de deux à trois semaines (les animaux sont alors dits infectés transitoires). L’animal contaminé ne présente généralement aucun symptôme et développe des anticorps ; il devient alors séropositif vis à vis du virus de la BVD et est immunisé sur le long terme contre cette maladie.
UNE TRANSMISSION VERTICALE
Une vache gestante peut transmettre le virus à son foetus par passage de la barrière placentaire. Selon le stade de gestation, les conséquences seront différentes :
- entre le 1er et le 40ème jour : mortalités embryonnaires,
- entre le 40ème et le 125ème jour : formation d’IPI, malformations, avortements,
- entre le 125ème et le 280ème jour : veaux sains séropositifs, malformations, avortements.
A l’échelle du troupeau, les répercussions sont plus ou moins importantes en fonction du type d’élevage (groupage des vêlages, …). Cela commence souvent par de nombreux retours en chaleur puis par des avortements. De plus, comme le virus engendre une baisse d’immunité, il favorise l’expression d’autres agents pathogènes et donc plus de pathologie sur les veaux (diarrhée néonatales et problèmes respiratoires).
COMMENT CIBLER LES FACTEURS DE RISQUE ?
La contamination entre les troupeaux peut se faire de différentes façons mais les facteurs de risque principaux sont :
- LES ACHATS D’ANIMAUX : d’où l’intérêt de s’assurer que les animaux achetés ne sont pas porteurs du virus (virémie négative à l’achat). Une attention particulière devra être apportée aux vaches gestantes qui pourront présenter une virémie négative mais porter un IPI in utero. Par conséquent, une sérologie BVD devra être réalisée sur les femelles gestantes. Si la sérologie de ces dernières se révèle positive, une virémie devra être réalisée sur les veaux à leur naissance ;
- LE VOISINAGE : il est commun de voir le virus de la BVD progresser d’élevages en élevages à partir d’un foyer initial ;
- LA TRANSHUMANCE : il est fréquent de constater que tous les cheptels d’une même estive se sont contaminés sur la même période. Il est donc primordial d’avertir les autres cheptels si un cas de BVD est avéré dans un des troupeaux transhumants afin que des mesures de prévention soient prises.
- LES CONTAMINATIONS INTER-ESPECES : les ovins peuvent également être une source de transmission de la maladie. En effet, ils peuvent être atteints par un virus de la même famille que celui de la BVD, ayant quasiment les mêmes conséquences pour les cheptels atteints (la maladie s’appelle alors la Border disease). Des contaminations croisées inter espèces (bovins / ovins) sont possibles.
- LES INTERVENANTS EN ELEVAGE jouent aussi un rôle dans la transmission de la maladie. En effet, le transport du virus d’une exploitation à l’autre par les bottes ou les vêtements est possible, d’où l’importance de la mise en place de dispositifs de biosécurité (pédiluve, surbottes pour les visiteurs,…).
Dans tous les cas, un dépistage préventif du troupeau permet de limiter sensiblement le risque de pertes sur l’élevage.
DEPISTAGE ET ELIMINATION DES IPI : une étape essentielle pour l’assainissement…
QU’EST-CE QU’UN IPI ?
Un IPI (Infecté Permanent Immunotolérant) est un animal dont la mère a été en contact avec le virus de la BVD lorsqu’elle était gestante, entre le 2ème et le 5ème mois de gestation.
Ces bovins sont très dangereux pour un élevage puisqu’ils excrètent le virus massivement toute leur vie et ne développent pas d’immunité (un IPI sera toujours séronégatif et PCR positif lors des prises de sang). Un bovin IPI est parfois reconnaissable par son aspect : veaux chétifs, avec d’importants problèmes de croissance et/ou un vilain poil. Mais ils peuvent aussi présenter un aspect, une croissance et une conformation tout à fait normale. Il convient donc être vigilant et ne pas se fier uniquement à l’apparence physique.
Ces animaux sont très contagieux, et même si dans la plupart des cas ils meurent avant l’âge de 2 ans, il peut arriver que certains d’entre eux survivent au-delà. Dans ce cas, si la vaccination du cheptel n’est réalisée que sur une courte période, et qu’il n’y a pas de dépistage sur les jeunes, une rechute peut arriver lors de l’arrêt de cette dernière. De plus, la présence de ce type de bovin renforce le phénomène d’immunodépression (baisse de l’immunité) sur les jeunes que l’on peut observer couramment lors d’un passage viral. Les épisodes de mortalités et/ou morbidité (épisode de grippe, diarrhées néonatales,…) sont ainsi favorisés. D’une manière générale, ils retardent considérablement l’assainissement du troupeau. Ils sont donc à éliminer en priorité.
LA PREVENTION POUR LUTTER CONTRE LA BVD : une priorité pour le GDS 64
3 actions collectives de prévention et de lutte BVD existent au GDS 64 et sont aidées financièrement pour les adhérents :
- Le contrôle à l’introduction en PCR BVD est financé à 100%,
- Les dépistages préventifs annuels financés à 100% : chaque éleveurs adhérents bovin allaitant ou laitier se voient proposer un dépistage tous les ans afin de détecter une contamination récente par le virus BVD,
- Le plan de lutte et d’assainissement BVD est proposé aux élevages adhérents touchés par la maladie. Analyses, prélèvements, vaccination et réformes sont financées en partie par le GDS 64.
Pour de plus amples information, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ainsi que le GDS 64 au 05 59 80 70 04 ou sur www.gds64.fr.